Coups de coeur

Les sixties, décennie de toutes les innovations

Les années 60 constituèrent une décennie de bouleversements sociaux sans précédent. Caractérisées par l’émancipation et la permissivité, elles marquent le renoncement au rêve urbain des années 50 en faveur de l’adhésion à une vision utopique de styles de vie alternatifs. 

Conscients des échecs de la génération précédente, les jeunes, notamment, manifestent leur volonté de vivre dans un monde meilleur. Des villes comme Londres, Paris ou New-York deviennent les épicentres culturels de ce phénomène tandis que les progrès dans le domaine de la communication de masse rendent possible une réelle globalisation de cette culture. 

Les arts décoratifs jouent un rôle de baromètre social de ces bouleversements en reflétant les espoirs et les aspirations de cette nouvelle génération.

Toutefois, le grand public est bien incapable de définir ce qu’est le « bon design » !Les produits finlandais, notamment, sont reconnus pour l’intégrité de leur design. En Italie, le style « neo liberty » continue à fleurir. Le design allemand, lui, se caractérise par une conception logique et une pureté géométrique. Le design japonais exerce une forte influence sur les artistes occidentaux qui s’inspirent de son esthétique traditionnelle tandis que l’Amérique offre à la fois un design d’excellente facture comme les meubles de Charles et Ray Eames et une production de masse de piètre qualité.

Le design est promu non seulement par quantité de magazines qui fleurissent tout au long de la décennie mais aussi par de nouvelles institutions comme le Design Center de Londres, qui sert de vitrine aux produits les plus innovants. Toutefois, les détaillants frileux préfèrent s’en tenir aux meubles ayant fait leur preuve ou aux objets anciens plutôt que se risquer à proposer des produits plus « progressistes ».

Même si le design est devenu un mouvement véritablement international, les consommateurs sont davantage attachés à la mode qu’aux objets innovants.

Chaque année, les fabricants se sentent obligés de sortir de nouveaux modèles de meubles, de voitures ou d’objets en verre ou en métal pour satisfaire cet appétit. Cette quête du « nouveau » se traduit également par l’apparition de plus en plus marquée d’objets ethniques dans la décoration intérieure. Ces derniers permettent d’apporter une touche personnelle, tout comme le design pop expérimental.  

On se met davantage à penser en termes « d’espaces de vie », plutôt que de maisons, reflétant l’influence d’architectes modernistes tels que Le Corbusier et Mies van der Rohe. 

Contrairement à leurs parents, les jeunes n’aspirent plus à l’idéal de banlieue résidentielle.Au contraire, les jeunes générations luttent pour se libérer des aspirations et des liens domestiques traditionnels.

On voit toutefois fleurir les tours d’habitation en béton, bien que ces tristes hommages à Le Corbusier soient souvent de mauvaise qualité et construits à la hâte. De nouvelles ambiances font leur entrée dans les intérieurs, on voit apparaître des motifs noirs et blancs, les textiles et les papiers peints se parent de motifs dynamiques et de vibrantes couleurs.

Les préjugés qui faisaient la part belle aux meubles anciens s’estompent peu à peu. On met également l’accent sur l’importance de la lumière dans les intérieurs, ce qui se traduit par davantage de fenêtres, des éclairages plus présents, voire des murs et même des sols blancs.

Les meubles « démontables » font leur apparition pour se plier aux souhaits d’une population de plus en plus nomade.

Dans le domaine de la décoration intérieure, de nouveaux concepts voient le jour à l’image de canapés installés dans une fosse au milieu du salon ou d’espaces autosuffisants rassemblant tout ce qui est nécessaire dans la vie quotidienne.

Dans le même temps, les frontières entre le design et l’art s’estompent. Des artistes s’essaient au design et on voit fleurir des « performances », au titre desquelles on citera l’apparition des fauteuils gonflables.

Les intérieurs, réalisés par des décorateurs comme Verner Panton, deviennent des expériences spatiales et des groupes de designers radicaux conçoivent des habitations futuristes et des environnements innovants.

Publié annuellement jusqu’en 1980, Decorative Art, The Studio Yearbook était consacré aux tendances en architecture et en décoration intérieure. Ce magazine s’intéressait à la naissance de la culture pop dans une décennie qui connut des bouleversements sociaux, sexuels et politiques sans précédent.Le maître-mot était libération et la création visuelle ne connaissait pas de limites.Toutes les énergies qui ont envahi le monde se sont répercutées sur le design de l’époque. 

Depuis que la publication a cessé, ces annuaires sont devenus difficiles à trouver et leur cote est montée en flèche chez les collectionneurs.Essayez d'en dénicher quelques-uns pour en savoir davantage sur cette période d’une richesse incroyable !

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